A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés (20 juin), Terra Psy- Psychologues Sans Frontières alerte sur l’état de la santé mentale des réfugiés et des migrants dans le monde
On ne choisit pas d'être migrant, on le devient
Depuis sa première célébration le 20 juin 2001, la journée mondiale des réfugiés met en lumière l’extrême détresse les victimes des migrations forcées. Cette date significative a pour mission de rendre hommage à toutes les personnes qui ont dû quitter et fuir leur pays pour aller se reconstruire ailleurs, avec pour espoir un avenir meilleur et une sécurité assurée.
Depuis sa création, Terra Psy - Psychologues Sans Frontières propose unaccompagnement psychosocial aux populations les plus vulnérables, notamment les exilés et les réfugiés en France, mais aussi à travers le monde, sur les parcours migratoires et dans les camps.
La santé mentale des réfugiés : un enjeu majeur
Les troubles relatifs aux parcours d’exil sont multiples. Ils mêlent les traumatismes liés aux raisons du départ, des situations de danger extrême (guerres, violences de masses, tortures, viols), aux conditions d’un parcours migratoire semé d’embûches, qui dure parfois plusieurs années avec tout ce que l’on connait (la vie dans les camps, les emprisonnements, les diverses agressions, les naufrages…). Enfin, la période postmigratoire contient, quant à elle, son lot de déceptions et de désillusions, du fait,
notamment, de l’isolement sociolinguistique, de la précarité, et de l’attente liée aux processus chronophages de l’asile, qui accentuent le stress et la souffrance des patients.
Ces conditions de trajet et d’accueil créent du symptôme. Nous identifions, chez une partie importante des patients exilés, le témoignage d’un processus douloureux et des symptômes de stress post traumatiques, souvent associés à de la dépression : tristesse, difficultés de concentration, pensées suicidaires, troubles du sommeil, dévalorisation de soi, désespoir, détresse psychologique et physiologique, troubles psychosomatiques…
Lorsque ces patients nous arrivent, ils sont généralement dans une grande vulnérabilité. Dans ce contexte de précarité du séjour, le soutien psychologique n’est souvent pas une priorité et beaucoup sont dans l’incapacité d’en faire la demande.
Il nous parait primordial de travailler cette « non-demande », et d’adapter l’accompagnement en proposant d’autres techniques d’intervention, afin de permettre à ces personnes de rétablir leur équilibre psychique et les aider à retrouver leur dignité par le soin psychologique.
Face à l’inaction nous souhaitons alerter. La santé mentale des réfugiés constitue un enjeu majeur. Il faut désormais agir et proposer une aide humanitaire de première nécessité, afin de prendre en compte cette violence structurelle et systémique, et de favoriser le mieux-être des femmes, des hommes, mais aussi des adultes de demain. Le soin psychique est une priorité de santé publique que nous ne pouvons plus nous permettre de négliger.
Terra Psy-Psychologues sans frontières
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