En 2020, l'association AASIA a fait un diagnostic de terrain sur les conditions de vie des habitants du camp de l'ile grecque de Samos, située à 2 kilomètres des côtes turques. Dans ce camp, près de 3300 personnes cohabitaient dans un des hotspots de la mer Egée.
Ce diagnostic montre que les habitants y survivaient dans des conditions de vie dégradantes et indignes, à seulement quelques mètres du centre-ville de Vathy – principale ville de Samos. Les sorties dans le centre-ville liées à l’achat de produits de première nécessité et à des rendez-vous médicaux étaient tolérées mais tantôt restreintes à un mouvement par jour sous le contrôle de la police.
Dès le mois de septembre 2020, l'épidémie de COVID-19 s’est déclarée dans le camp de Samos. Les conditions d’isolement des personnes contaminées par le virus étaient décrites comme indignes et inhumaines. Sans matelas ni médicament, les prise en charge ne respectaient pas les mesures préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé. Pire, elles augmenteraient le risque de dégradation de leur santé mentale et physique, et exacerberaient les sentiments de frustration et d’exclusion. Le reste du camp et de la jungle alentour ont été placés en confinement. Dans ces conditions, le sort de milliers de personnes forcées à cohabiter dans une telle promiscuité, la surpopulation du camp, la lenteur des démarches administratives, l'enchainement de catastrophes et la difficulté des parcours d'exil, ont été autant de facteurs pouvant entrainer un mal être psychologique. Le peu d’acteurs sur le terrain en capacité de les prendre en charge a encouragé AASIA a solliciter Terra Psy afin de monter un projet de soutien en santé mentale pour les populations exilées à Samos.